Un des favoris de la première journée

"Kein schöner Land" était le titre de l'extrait du manuscrit du roman de Patrick Findeis. A la fin de cette première journée de lecture, l'Allemand qui est un favori de Burkhard Spinnen, était le premier à convaincre presque entièrement le jury.

Après la discussion, le commentaire du modérateur Dieter Moor a tout dit: "Pour une fois, on ne peut vraiment pas dire qu'un auteur avait à souffrir".

Presselounge (Foto ORF/Johannes Puch)

Mangold: "Des formats à la soap serait plus opportuns"

Mais d'abord, Ijoma Mangold avait encore quelques réflexions à faire partager. Il notait que l'on voyait bien qu'on avait affaire ici à un auteur qui savait écrire, mais que l'histoire ne pouvait pas se passer de clichés psychologiques. "Certes, le monde rural qui nous est montré ici ou plutôt son reflet médiatique ne fait plus partie de la réalité sociale, mais des formats actuels à la soap résoudraient la problématique choisie du milieu rural de manière plus opportune."

Ursula März à propos du texte: "Mes respects"

Ursula März disait avoir eu la même impression lors d'une première lecture. Elle pensait aussi que la réalité d'aujourd'hui se rapprochait plus de celle du type "Agriculteur cherche femme" et que, en ce sens, le texte devait être qualifié d'anachronique. Son grand "mais" consistait à dire que le texte montrait un grand personnage tragique dépourvu de toute instance capable de lui apporter de la consolation. "Mes respects!".

Andre Vladimir Heiz (Foto ORF/Johannes Puch)

"Magistral, plein de musicalité et brillant"

Pour Andre Vladimir Heiz, l'auteur est "une véritable découverte". "Le texte est autoritaire, il s'offre à moi avec beaucoup de résistance et cela me demande du respect". "Absolument magistral, plein de musicalité et  extrêmement brillant" n'étaient que quelques uns des attributs dont Heiz qualifiait le texte - son dernier commentaire - en suisse-allemand - allait rester un éternel secret pour tous ceux qui ne sont pas suisses.
Daniela Strigl ajoutait que le texte contenait toutes les caractéristiques de la sombre littérature "Blut und Boden"  (le sang et le sol), brisée par "des drogues, l'homosexualité et des antennes satellite". Un vrai exercice d'équilibre, selon Strigl.

Le plaisir qu'il trouvait vis-à-vis de ce texte rendait Klaus Nüchtern méfiant envers son propre jugement. Selon lui, cela avait peut-être un rapport avec le caractère "exotique" d'un texte "très réussi" qu'il qualifiait de texte plein de "rhytme suggestif" où, dans l'ensemble, beaucoup était juste.

Patrick Findeis (Foto Johannes Puch)

"Une extraordinaire performance littéraire"

Burkhard Spinnen n'avait plus grand chose à défendre. Lui aussi disait qu'il n'aimait pas le sujet parce qu'il avait lui-même grandi parmi "des fermes mourantes", "une culture en voie d'extinction". "Celui qui meurt ici dans la richesse, ne peut plus être sauvé". Mais selon Spinnen c'est secondaire ici: "La manière dont c'est fait - c'est une extraordinaire performance littéraire!" Sur ce point, aucun de ses collègues le contredisait.

Texte de Patrick Findeis