"Flugangst" suscite des opinions partagées

Avec "Flugangst" de Dagrun Hintze, le troisième texte du samedi matin entrait dans la course pour le prix Bachmann. C'est Burkhard Spinnen qui avait invité l'écrivaine allemande à Klagenfurt."Flugangst" est un texte sur "le désabritement transcendantal" (Ijoma Mangold) de l'homme dans le "supermarché spirituel" du 21ème siècle.

Heiz: Je ne m'y retrouve pas

Le modérateur Dieter Moor donnait la parole d'abord à Andre Vladimir Heiz en le demandant pourquoi il s'était "penché si intensément sur le script" alors que, d'habitude, il se contentait d'écouter. "J'ai besoin d'aide pour ce texte, je ne m'y retrouve pas!", répondait-il.

Il disait être "profondément impressionné" par l'approche de la recherche et très convaincu par le texte en tnt que matière travaillée "en patchwork".

André Vladimir Heiz (Foto ORF/Johannes Puch)

Positif: Le texte est très proche de l'essai

Ijoma Mangold salua également le texte "stimulant" de Hintze. Mangold s'appuyait sur l'expérience de l'homme moderne qui veut que toute transcendance en tant que croyance inconditionnelle en Dieu est devenu discutable: "Phantasmes sexuels et désirs de croyance sous le toit d'un pasteur!" Mangold concluait que la proximité du texte avec l'essai produisait des fruits qui pouvaient être "appréciés" sans le moindre souci.

Publikum (Foto ORF/Johannes Puch)

Il manque le "fouet de Jésus dans le temple"

Ursula März, quant à elle, voit les choses différemment : selon elle, tout le monde sait quelle est la réaction intellectuelle face à l'exploitation actuelle de la spiritualité en tant que substitut à la religion. Le supermarché spirituel est certes réprouvé dans le texte, mais il manque la colère - le fouet de Jésus dans le temple : "Le texte ne s'investit pas dans l'instrument de la littérature, le thème aurait pu être abordé dans le supplément du journal du dimanche", la recherche journalistique a constitué un "gros piège" et il lui manquait les "armes".

 

Dagrun Hintze (Foto ORF/Johannes Puch)

 

Les éloges et la critique de Daniela Strigl

"Le pasteur est aussi un pompier ! ", s'est exclamé Daniela Strigl. "Le texte est intelligent, et il l'est parfois moins à certains endroits, parfois même banal". Pour elle aussi, le problème du texte provient de la "fusion terrestre" entre le journalisme et la littérature. "A certains endroits, ce n'est pas assez impérieux et il n'y a pas de projection. Le recours au discours auto-adressé et au " tu" systématique est parfois un peu excessif."


Daniela Strigl (Foto ORF/Johannes Puch)

 

Pour Spinnen, un dialogue schizoïde

Burkhard Spinnen a résumé la chose en disant qu'il s'agissait de l'histoire d'un homme totalement découragé, qui écrivait et faisait des recherches pour survivre. "Les recherches le maintiennent en vie". Au milieu de tous ces signes de désintégration, le personnage reste en vie par le simple fait d'être capable d'en parler de cette façon.

 

Burkhard Spinnen (Foto ORF/Johannes Puch)

"J'aimerais également ajouter ma voix à celles qui ont formulé des critiques, à juste titre". Spinnen est d'accord avec toutes les critiques qui ont été faites, il a été gêné par l'ironie systématique qui règne dans le texte, bien que la structure soit bonne et appropriée.



Texte de Dagrun Hintze